Soit le tweet suivant, de l’excellent @machinaecrire :
«Mon gros nerf fait dire qu’il est vraiment heureux d’être rentré de vacances.»
Le lisant, l’Oreille tendue s’est souvenue de l’entrée «Nerf» de son Dictionnaire québécois instantané (2004, p. 148) :
1. Gros ~. Organe de la sensibilité. Être sur le gros nerf. «Sur le gros nerf : à cause du pétrole, notamment» (la Presse, 16 mars 2003).
2. Les ~. Se prononce sur un ton impatient mais encore amical pour inviter un interlocuteur à se calmer. Les nerfs, Chose !
Exemple dissonant, repéré depuis, chez Victor-Lévy Beaulieu : «Voltaire est sur le gros nerf […]» (Monsieur de Voltaire, p. 81).
Il faudrait encore ajouter que, les nerfs, on peut les pogner; c’est une manifestation de la colère.
«C’est peut-être pour ça que Tommy a pogné les nerfs après Larry» (Attaquant de puissance, p. 134).
Heureusement, il y a un antidote à tout cela : respirer par le nez.
[Complément du 25 décembre 2022]
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne pas avoir de nerfs peut être une bonne chose. Exemple, lié au monde du hockey, plus particulièrement aux gardiens de but José Théodore et Carey Price : «Ça n’avait pas de nerfs ce gars-là, un peu comme Carey…» (Au cœur du vestiaire, p. 131).
Références
Beaulieu, Victor-Lévy, Monsieur de Voltaire. Romancerie, Montréal, Stanké, 1994, 255 p. Ill. Rééd. : Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 220, 2010, 240 p.
Brunet, Mathieu, Pierre Gervais. Au cœur du vestiaire, Repentigny, Ovation médias, 2022, 286 p. Ill. Avant-propos de Pierre Gervais.
Hotte, Sylvain, Attaquant de puissance, Montréal, Les Intouchables, coll. «Aréna», 2, 2010, 219 p.
Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.
Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.
Une réponse sur “L’organe de la sensibilité”