Qu’ils aient ou non besoin de fibres, les lecteurs québécois de l’Oreille tendue savent qu’ils peuvent manger leurs bas.
Ils savent aussi que, pour se détendre, ils ont le droit de se promener en pieds de bas. Exemple journalistique dans le quotidien le Devoir d’hier : «Les adieux de Terry DiMonte, l’animateur rock en pieds de bas.» Explication : «Chaque matin, en mettant les pieds dans les studios de [la station de radio] CHOM, coin Papineau et René-Lévesque, Terry DiMonte vide ses poches, retire sa montre, puis enlève ses chaussures.»
Exemples littéraires : dans le Sort de fille, on se promène «en pieds de bas» (p. 115); dans Six degrés de liberté, on «fait la file en pieds de bas» (p. 337).
Que dit le Petit Robert de cette pratique ? «Pied de bas : partie du bas qui recouvre le pied. Marcher en pieds de chaussettes, sans chaussures» (édition numérique de 2018).
Usito réconcilie tout le monde : «être en pieds de bas, de chaussettes».
À votre service.
P.-S.—On peut faire plus paradoxal (avec chaussettes, mais comme si pas) : être nu bas.
Références
Delisle, Michael, le Sort de Fille. Nouvelles, Montréal, Leméac, 2005, 120 p.
Dickner, Nicolas, Six degrés de liberté, Québec, Alto, 2015, 380 p.
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