(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
En 2013, l’Oreille tendue a commencé à s’intéresser à la série hockeyistique «Aréna» de Sylvain Hotte, notamment à son usage du français populaire québécois. Hotte est particulièrement porté sur le verbe virer (voir ici). C’était vrai des deux premiers volumes de la série; ce l’est encore du troisième (et dernier, à ce jour), Échappée (2010). Un seul exemple suffira, s’agissant du moteur d’un chalutier : «La grosse Bertha tenait bon. Mais, quoiqu’elle virât à bas régime, sa température grimpait lentement, près du point de saturation, et ce, même si nous laissions couler de l’eau sur la culasse» (p. 106-107).
Après cette lecture, l’Oreille s’est plongée, crayon à la main, dans l’Éducation sentimentale de Flaubert. Elle y a trouvé ceci : «Et elle l’introduisit dans une salle que remplissaient des cuves, où virait sur lui-même un axe vertical armé de bras horizontaux» (éd. de 1961, p. 195).
Cela ne l’a pas viré à l’envers, mais elle a noté la coïncidence.
Références
Flaubert, Gustave, l’Éducation sentimentale. Histoire d’un jeune homme, Paris, Classiques Garnier, 1961, xii/473 p. Ill. Introduction, notes et relevé de variantes par Édouard Maynial.
Hotte, Sylvain, Échappée, Montréal, Les Intouchables, coll. «Aréna», 3, 2010, 215 p. Ill.
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